Les oeuvres de Bernard Lonergan
L'insight

 

L'insight

 

Note du traducteur

La version nouvelle de L’insight qui sera affichée sur ce site Web reprend presque intégralement la traduction publiée en 1996 chez Bellarmin à Montréal.

J’ai apporté quelques retouches à ma traduction originale. J’ai également effectué deux changements plus importants, en consultation avec Louis Roy :

  • J’ai remplacé l’expression « l’insight sur l’insight » par « l’insight dans l’insight » et j’ai modifié les autres occurrences du syntagme « l’insight sur… »
  • J’ai remplacé l’équivalent donné originalement au terme « awareness », soit : « perception interne » par une formulation centrée sur le mot « présence ». Ainsi, à la page 338 de l’édition de 1996, la phrase : « … nous entendrons par conscience (consciousness) l’existence d’une perception interne (awareness) immanente aux actes cognitifs » deviendra « … nous entendrons par conscience (consciousness) une présence (awareness) immanente aux actes cognitifs ».

Par ailleurs, en consultation avec les membres du réseau Lonergan, j’ai remplacé « déviation » par « distorsion cognitive » comme équivalent de « bias ».

Pour comprendre le propos de ce grand livre et le contexte de sa rédaction, je conseille au lecteur, à la lectrice de lire deux conférences qui se trouvent sur ce site : Retour sur Insight et Pour amorcer un débat sur Insight.

Et je conseille fortement la lecture attentive de l’Avant-propos et de l’Introduction où Lonergan explique très clairement les perspectives des deux volets de ce livre : L’insight en tant qu’activité et l’insight en tant que connaissance.

Dix ans après sa parution, dans Theories of Inquiry: Responses to a Symposium (1967), Lonergan dira qu’Insight propose une réponse à trois questions liées : 1) « Qu'est-ce que je fais quand je connais? » (une théorie de la connaissance fondée sur des actes observables); 2) « En quoi cette activité est-elle une connaissance? » (une épistémologie fondée sur l’analyse des actes cognitifs); 3) « Qu'est-ce que je connais quand j'accomplis cette activité? » (une métaphysique).

La portée de cette entreprise est considérable, par l’ampleur des domaines qu’elle embrasse, certes, mais surtout par le paradigme philosophique qu’elle met en œuvre.

L’analyse de la compréhension (qui s’élargira dans l’œuvre de Lonergan pour devenir l’analyse de l’intentionnalité) révèle le rôle central du désir de connaître dans la dynamique qui vise le jugement de réalité et en définitive détermine la forme de l’objet.

William Matthews (dans Lonergan’s Quest. A Study of Desire in the Authoring of Insight, University of Toronto Press, 2005, p. 269) affirme que là où Kant s’en remet à une intuition sensible pour établir un lien direct entre le sujet cognitif et ce qui est connu, Lonergan remplace le sujet cognitif de Kant par le sujet des opérations mentales animées par le pur désir de connaître; que ce désir et les jugements qu’il vise relient directement nos esprits à ce qu’il y a à connaître; et que, loin de tenter de déduire du sujet cognitif les catégories permettant à l’esprit d’interpréter le monde, il soutient que c’est en déployant nos opérations cognitives à tous les niveaux en mode direct que nous arrivons à connaître les propriétés du connu.

Mais le livre est d’abord une invitation à une découverte personnelle de l’acte de compréhension. Frederick Crowe affirme : « si les lecteurs ne réussissent pas à isoler l’acte de compréhension dans leur propre expérience et à le distinguer du concept, ils rateront à coup sûr le propos du livre Insight » (Frederick E. Crowe, Lonergan and the Level of our Time, University of Toronto Press, 2010, p. 25).

 

 

 

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